A nos glorieux libérateurs


Les Saint-Lois de 1944 se souviennent et racontent

01/07/2015 22:30

Pendant la nuit du 5 au 6 juin, les Saint-Lois ont entendu l’énorme vrombissement des avions larguant les paras sur la Presqu’île du Cotentin. Dès 23 heures, un avion a été touché par la Flak (la DCA), a pris feu et s’est écrasé sur une ferme à Baudre, causant la mort de sept aviateurs alliés. Un roulement sourd se faisait entendre vers Isigny et Carentan. La garnison allemande de Saint-Lô évacue la ville peu après. Le jour se lève alors que les Alliés débarquent sur la côte et, vers 10 heures, quatre bombes sont larguées sur la centrale électrique d’Agneaux à l’ouest de la Vire ; une nouvelle attaque l’achève un quart d’heure plus tard. A 13 h 30, la BBC envoie un message enjoignant les Saint-Lois d’évacuer la ville dans un rayon de trois kilomètres mais cet appel ne sera pas entendu ; les Allemands avaient confisqué tous les postes de radio...

Autre photo en couleur prise  depuis le quartier de la Dollée  et montrant les ruines de lEnclos. (US Army.)

Témoigniages

Michel Eude, 14 ans le 6 juin 1944. « Le lundi midi, la gare a été bombardée. Des éclats d’obus arrivaient dans notre rue, de l’autre côté de la Vire. Nous sommes partis à La Barre-de-Semilly chez un cousin. Quand on est revenu à Saint-Lô, notre maison était détruite. Plus tard, j’ai rencontré ma femme Arlette, Saint-Loise aussi. »

La façade ravagée de léglise Notre-Dame. Elle aurait méritée une reconstitution à lidentique  plutôt que la façade sinistre qui a été remontée, évoquant un monument funéraire. (C
Arlette, la femme de Michel, avait 11 ans. « Le 6 juin nous sommes partis à 10 heures du soir, à vélo. Mon père a été blessé au bras pendant l’Exode par un éclat d’obus. Il a été transporté par les Allemands à l’hôpital de Mortain. En août on est allé à Gouville. Quand nous sommes rentrés à Saint-Lô, il y avait un mètre de cailloux parterre. »
 
Renée Massanet, avait 23 ans. « On a su qu’il y avait eu un débarquement la nuit précédente grâce au téléphone arabe. Je tenais un café rue Saint-Thomas. J’étais en train de manger quand on a vu arriver des avions. Alors on est parti vers 19 heures avec des voisins. On a passé la nuit à plat ventre dans les champs. Ce midi j’ai retrouvé un gamin, de 10 ans plus jeune que moi. Son père était boucher rue Saint-Thomas. »
Les civils tentent de survivre au milieu des ruines. (US Army - Coll. G.B.)
Michel Simonne, le gamin en question, avait 10 ans. « Parfois on ne se souvient pas de ce qui s’est passé il y a huit jours. Mais je me rappelle très bien de 1944. Au lieu d’aller à l’école le lundi matin, nous sommes allés à Baudre. À 20 heures, il y a eu les bombardements. Quand on est revenu à Saint-Lô en août, il n’y avait plus d’école. Mes parents nous ont envoyés à Litteau avec ma sœur, chez une tante. »
 
Soucres texte : www.ouest-france.fr
 
 

 

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